Yves L'ANTHOEN survivra 57 ans après avoir reçu 10 balles
dans le corps dont 2 dans la tête
le 6 août 1944 à Lanmodez
Procès verbal de gendarmerie de la brigade de Lézardrieux
Le 9 octobre 1944, à 13h30, nous soussignés A... et B..., gendarmes à pied à la résidence de Lézardrieux, département des Côtes du Nord, revêtus de notre uniforme et conformément aux ordres de nos chefs en visite de commune et agissant conformément à une note de Monsieur le Procureur de la République de Lannion en date du 4 octobre 1944 à nous transmise par notre commandant de section le 5 du même mois sous le numéro 6985-3, transcrivant de procéder à des enquêtes sur les crimes et atrocités commis par les troupes allemandes.
Nous nous sommes présentés chez Monsieur L'Anthoën Arthur, 56 ans, cultivateur, à Croas-Hent à Lanmodez et dont la femme avait été tuée et le fils blessé, laissé mort sur le terrain par les Allemands et reçu de ce dernier la déclaration suivante sur l'honneur :
Le dimanche 6 août 1944, vers 13h30, alors que ma famille et moi finissions de déjeuner en compagnie d'un jeune homme de Lanmodez Yves Le Berre, nous nous préparions à sortir de notre ferme ma femme et moi, lorsqu'une trentaine d'Allemands tous cantonnés à l'Ile-à-Bois et commandés par 3 sous-officiers sont entrés dans la cour.
A ce moment mes deux fils Victor et Yves et le jeune Yves Le Berre se trouvaient dans la cour, immédiatement les Allemands se sont emparés d'eux et les ont fait sortir de force dans la route, l'aîné de mes fils Victor a alors reçu un violent coup de crosse de fusil sur le bras, la violence du coup lui a fait pousser un cri et appeler au secours.
C'est alors que ma femme est sortie, pendant que quelques soldats restaient à garder dans la cour ma femme, d'autres, une dizaine environ, emmenaient mes deux fils et Yves Le Berre dans la direction du bourg de Lanmodez.
Immédiatement j'ai pensé qu'un mauvais sort leur était réservé, c'est alors que, par une porte donnant sur mon verger derrière ma ferme, je suis parti en courant pour essayer de les délivrer, je les rejoins à 150m de ma ferme et là mon fils Victor m'a sauté au cou en me suppliant de le délivrer car disait-il : "ils vont nous fusiller", à ce moment un sous-officier m'a demandé : "ce jeune homme est votre fils ?", je lui ai répondu "oui, et même les autres aussi sont mes enfants", c'est alors qu'un deuxième sous-officier est arrivé venant de ma ferme, il a dit à mon fils Victor : "vous partir, aller voir Madame", mon fils se trouvant ainsi libre est retourné à la maison, mais moi je suis resté parlementer avec eux dans le but d'essayer de sauver mon autre fils et le jeune Yves Le Berre, je suis resté ainsi pendant 5mn mais le résultat de mes négociations a été négatif et voyant que j'insistais ils m'ont menacé et invité à partir.
Je suis donc rentré à ma ferme et, entre le lieu où je discutais et ma ferme, un Allemand m'a dit comme je passais devant lui : "Madame kapout !", je lui ai répondu "ce n'est pas possible, et pourquoi faire des choses pareilles ?".
A mon retour à ma ferme, j'ai trouvé ma femme étendue dans la grange râlante et soupirant, je me suis approché d'elle et comme je croyais qu'elle avait une syncope, je suis allé chercher un peu de vinaigre pour lui frictionner les tempes, à ce moment ma sœur Madame Toullic est arrivée et elle a constaté qu'elle perdait son sang en abondance par les reins.
Elle a rendu le dernier soupir presque aussitôt sans avoir pu prononcer une parole. Pendant que je me rendais au chevet de ma femme, j'entendis des crépitements de mitraillettes derrière ma ferme et supposais qu'ils étaient en train de fusiller mon fils et Yves Le Berre.
Nous avons fait la toilette funèbre de ma femme, et, environ 3h après ce carnage, mon autre fils Yves qui était resté entre les mains des Allemands est arrivé à la maison couvert de sang et le corps meurtri ; il ne pouvait prononcer une parole et râlait, voyant son état grave nous l'avons couché dans un lit et le lendemain matin nous l'avons transporté à la clinique de Tréguier ou il est resté quatre semaines.
Dans la soirée j'ai fais mander le docteur Desededavy qui est arrivé sur les lieux quelques temps après. Ce praticien a examiné le cadavre de ma femme et a consulté mon fils, il a conclu la mort de ma femme à une balle explosive tirée à bout portant par derrière ; quant à mon fils il n'a pu se prononcer disant qu'il était sur le point de mourir.
Tard dans la soirée Madame Jacob est venue nous rendre visite, à son retour elle est passée sur les lieux de la fusillade où mon fils avait été criblé de balles et y a découvert les cadavres du jeune Yves Le Berre et un nommé Jean Kernivinen de Plounez.
Lecture faite persiste et signe.
15h30, entendons L'Anthoën Victor, cultivateur chez ses parents à Croas-Hent, qui déclare sur l'honneur :
Le 6 août 1944, vers 13h30 je me trouvais en compagnie de mon frère Yves et du jeune Yves Le Berre dans la cour de la ferme de mes parents, à ce moment une trentaine de boches venant de la direction de l'Ile-à-Bois, se dirigeant vers le bourg de Lanmodez nous ont aperçus dans la cour, aussitôt les 3 premiers de cette colonne un sous-officier et 2 soldats nous ont crié : "com, com", il nous a été impossible de fuir car ceux-ci avaient leurs mitraillettes braquées en notre direction.
C'est alors que voyant leur air menaçant, nous nous sommes avancés dans leur direction arrivés à leur hauteur sans aucun prétexte un sous-officier m'a asséné un violent coup de crosse de fusil sur le bras gauche ; sous la violence du choc je me suis mis à crier et leur ai dit de me fouiller afin de prendre mes pièces d'identité le sous-officier m'a alors répondu "égal papir nich, papir terroriste kapout !".
Ils nous dit alors de marcher devant eux en direction Lanmodez, nous nous sommes exécutés tous les trois et à environ 150m plus loin, j'ai aperçu mon père qui sortait d'un champ, à la vue de mon père qui sortait d'un champ et doutant du triste sort qui nous était réservé je me suis lancé à son cou en disant : "papa, délivre-nous car ils vont nous fusiller tous les trois".
Ce n'est qu'après un entretien de quelques minutes qu'un deuxième sous-officier qui venait à la ferme d'exécuter ma mère m'a dit que j'étais libre et que je pouvais rentrer à la maison voir ma mère.
Ainsi libéré je suis rentré à la ferme, et en passant devant la grange j'ai trouvé ma mère étendue sur le dos, elle râlait et paraissait souffrir, je me suis approché d'elle et comme je pensais qu'elle avait une syncope je l'ai sortie de la grange pour lui faire prendre l'air. Pendant que j'effectuais ce travail 3 ou 4 boches m'ont regardé en riant.
Je suis allé par la suite chez Monsieur Jacob chercher du secours, et à mon retour j'ai trouvé sur les lieux ma tante, Madame Toullic et mon frère.
Le jeudi 10 août j'ai été hospitalisé à Tréguier, et le 15 août jour de la Libération de Lézardrieux, j'ai appris que les Allemands stationnés à l'Ile-à-Bois avaient été faits prisonniers, j'ai demandé à sortir en ville et effectivement j'ai vu un camion américain chargé de prisonniers boches, parmi lesquels j'ai reconnu ceux qui avaient commis l'assassinat de ma mère, de mon frère, du jeune Yves Le Berre et de Jean Kernivinen.
En compagnie du docteur Cousin de Tréguier et de deux FFI nous nous sommes rendus au bureau des affaires civiles à Lannion, nous avons appris que le camion de prisonniers avait été dirigé vers Morlaix, j'ai appris depuis qu'un camp de prisonniers avait été formé à Saint-Thegonnec aux environs de Morlaix et je pense que ceux de l'Ile-à-Bois y sont enfermés.
Je demande a me rendre sur les lieux afin de reconnaître le cas échéant les terroristes de ma famille et de mes amis.
En outre je puis affirmer que le jour ou ces Allemands ont tué ma mère ceux-ci se rendaient au sémaphore de Créac'h--Maout en Pleubian où ils ont commis d'autres méfaits beaucoup plus graves en torturant et en assassinant 21 personnes de Larmor-Pleubian, je suis certain de pouvoir en reconnaître une grande partie.
Lecture faite persiste et signe.
16h30, L'Anthoën Yves, 17 ans, cultivateur demeurant chez ses parents au Croas-Hent à Lanmodez, déclare sur l'honneur :
Je me souviens très bien d'avoir été arrêté en compagnie de mon frère Victor et de Yves Le Berre, je me souviens également d'avoir vu mon père et mon frère nous quitter.
Après nous avoir quittés, nous sommes partis Yves Le Berre et moi en direction du bourg, arrivé au lieu dit Carpont, un homme d'environ une quarantaine d'années descendait tranquillement la petite côte du Carpont, lorsque arrivé à notre hauteur les boches lui ont dit de nous suivre, ce pauvre malheureux s'est exécuté et ils nous ont conduits dans un champ au bord de la route. Dans ce champ les boches nous ont battus à coups de pieds Yves Le Berre et moi en présence de Jean Kernivinen, envers lequel ils ont été plus cléments puisque lui n'a pas été torturé tout au moins en ma présence.
Après 15mn de tortures ces assassins nous ont alignés sous un pommier, je ne me rappelle pas ce qui s'est passé par la suite.
Ce n'est que quelques temps après avoir été laissé mort sur le terrain que je suis revenu à moi, en me relevant j'ai vu les corps de mes deux camarades baignant dans une mare de sang, je me suis mis péniblement en marche pour rejoindre la maison, je faisais quatre ou cinq mètres puis je tombais, exténué, à ce moment je ne me rendais pas compte de mon état, j'étais comme un mort vivant, ce qui veut dire qu'après avoir reçu une douzaine de balles dans le corps dont deux dans la tête, je me demande comment j'ai pu rejoindre la maison, je me souviens également avoir été transporté à l'hôpital de Tréguier où je suis resté 4 semaines en traitement.
Lecture faite et ne peut signer vu l'ankylose de son bras.
Constatation sur Victor L'Anthoën : nous constatons que Victor L'Anthoën porte encore des traces nettement apparentes des coups de crosses à l'avant bras gauche, ses blessures sont guéries et ne gène pas ce jeune homme pour son travail.
Constatation sur Yves L'Anthoën : nous constatons que Yves L'Anthoën porte une cicatrice 2cm à l'arcade sourcilière gauche et un orifice de sortie de balle sur le crâne, l'œil droit est arraché, il y a un trou situé à 10cm de cet œil, se trouvent sur la partie de la tempe deux traces de balles sont nettement apparentes sur le biceps gauche, une rafale de mitraillette a été tirée dans le bas ventre dont on ne peut déterminer le nombre de balles dans la cuisse droite, une balle qui a été extraite également apparente, l'état général de ce jeune homme est bon malgré qu'il marche avec une canne et malgré de cruelles souffrances endurées.
Continuons notre enquête, entendons à 17 heures 30 Madame Toullic Emile, née Le Guével Françoise, 66 ans, cultivatrice au Croas-Hent à Lanmodez qui déclare sur l'honneur :
Le 6 août 1944 vers 13h, je me trouvais dans la cour de ma ferme à lire, quand un détachement d'environ trente allemands est passé de l'Ile-à-Bois et se dirigeant vers Lanmodez.
Je n'ai pas prêté attention à leur passage ayant l'habitude de les voir passer journellement, quelques instants après j'ai entendu ces Allemands qui maltraitaient mon cousin Victor L'Anthoën à coups de crosse de fusil, ce dernier poussait des cris et appelait.
Quelques temps après on est venu me dire de venir auprès de ma sœur Madame L'Anthoën, qui avait été blessée, et qui était en train de mourir, je me suis rendu, j'ai trouvé le corps de ma sœur étendu sous la grange, sur les lieux se trouvait mon beau-frère Monsieur L'Anthoën et son fils Victor, immédiatement je me suis penché auprès du corps à genoux, en me relevant j'ai remarqué mes genoux étaient pleins de sang, je l'ai fait remarquer à mon beau-frère et lui ai dit : "il n'y a rien à faire, ma pauvre sœur est morte elle a été tuée".
Nous avons relevé le corps et c'est à ce moment que nous nous sommes aperçus qu'elle portait une large plaie dans le bas des reins, elle avait été tuée à bout portant par une balle, qui à mon avis devait être une balle explosive, j'ai bien entendu ce coup de feu mais j'étais loin de supposer qu'il était destiné à ma sœur.
Lecture faite persiste et signe.
18 heures, Madame Jacob Joseph, né Potin Germaine, 44 ans cultivatrice à la Villeneuve en Lanmodez déclare sur l'honneur :
Le 6 août dans la soirée je suis allée chez la famille L'Anthoën dire une prière et voir le jeune L'Anthoën Yves, avant de quitter la maison j'ai pensé que le petit Le Berre pouvait se trouver dans le cas de L'Anthoën Yves, blessé et dans l'impossibilité de se relever.
Avant de rejoindre ma ferme je suis passé au Carpont et j'ai découvert sous un pommier le corps des deux pauvres malheureux Le Berre et Jean Kernivinen, ces deux corps étaient auprès l'un de l'autre Le Berre sur le côté droit et le corps de Jean Kernivinen était sur le côté gauche, j'ai été effrayé à la vue de ces deux corps et je suis venue prévenir à ma ferme que j'avais découvert deux corps dans un champ.
Ensuite je me suis rendue chez les parents de Yves Le Berre pour annoncer la triste nouvelle, le père de ce dernier a immédiatement attelé un cheval sur une voiture pour venir prendre le corps.
Je n'ai rien entendu de cette fusillade ne me trouvant pas à la maison cet après-midi, ce n'est qu'à mon retour chez les parents de Yves Le Berre que j'ai rencontré les Allemands qui revenaient de Créac'h-Maout.
Lecture faite persiste et signe.
19 heures, Le Berre Edouard, cultivateur à Lanmodez déclare sur l'honneur :
Le 6 août 1944, dans le courant de la matinée, mon fils Yves-Marie s'est rendu avec le jeune Yves L'Anthoën se faire couper les cheveux au bourg de Pleubian, à son retour, les parents de L'Anthoën l'ont invité à déjeuner avec lui, mon fils a accepté, c'est à la sortie de ce repas que mon fils a été arrêté en compagnie des fils L'Anthoën. Or dans le courant de l'après-midi, j'ai appris qu'il avait été arrêté par les Allemands, immédiatement je me suis mis à sa recherche au bourg de Lanmodez et dans les environs, j'ai interrogé plusieurs personnes mais aucune d'elles ne l'avait vu passer, ce n'est que tard dans la soirée vers 21 heures que Madame Jacob est arrivée à la ferme prévenir qu'elle avait vu le corps de mon fils et celui d'un nommé Jean Kernivinen sous un pommier dans un de ses champs.
J'ai attelé un cheval sur une voiture, et en compagnie de Madame Jacob je me suis rendu sur les lieux où effectivement j'ai trouvé mon fils tué de plusieurs balles dans la poitrine, son corps portait une rafale de mitraillette dans le sens de la longueur partant du dessous de la gorge jusqu'à la hauteur du nombril, une deuxième rafale l'avait atteint, comme il était tombé et couché sur le côté droit cette rafale avait traversé le bras gauche et avait sans doute atteint le cœur et le poumon, une troisième rafale l'avait également atteint dans les reins en outre il avait le crâne défoncé à la base et avait les mains et le corps transpercés de coups de baïonnettes.
Le corps de Jean Kernivinen se trouvait à côté de celui de mon fils et je n'ai pas remarqué par quel moyen il avait été tué, j'ai chargé les deux corps dans la voiture et je les ai emmenés chez moi.
Le lendemain matin, j'ai fait prévenir la famille Kernivinen qui est venue prendre le corps.
Je tiens à vous signaler la conduite des assassins de mon fils, après avoir été tué, il l'ont dépouillé de son blouson de cuir qui était neuf ainsi que de son portefeuille et emporté le tout à l'Ile-à-Bois, son blouson et son portefeuille ont été trouvés dans une petite boite en bois prête a être expédiée en Allemagne aux parents des bourreaux.
Le lendemain matin, j'ai fait mander le docteur Desededavy par l'intermédiaire du garde champêtre de Lanmodez, mais ce praticien n'a pu se déplacer, les routes étaient interdites à la circulation vu l'attaque du sémaphore de Créac'h-Maout, je ne puis donc de ce fait vous fournir un certificat médical.
Lecture faite persiste et signe.
Aucun membre de ces familles n'a pu nous fournir le nom des Allemands qui avaient commis ces crimes.
Par contre ils sont tous unanimes à dire qu'ils étaient tous cantonnées à l'Ile-à-Bois depuis longue date, il est de notoriété publique que ce sont les mêmes qui ont commis les massacres de Créac'h-Maout en Pleubian.
En fait de quoi nous avons rédigé le procès verbal en trois expéditions destinées la première par la voie hiérarchique à Monsieur le Préfet des Côtes du Nord, la deuxième à Monsieur le Procureur de la République de Lannion, la troisième à nos Chefs.
Fait et clos à Lézardrieux le 13 octobre 1944.
Signé A... et B...
KERNIVINEN Jean, Baptiste
Né le 16 avril 1898 à Pédernec (Côtes-du-Nord ; Côtes d'Armor) ; assassiné à bout portant par des russes blancs intégrés dans les troupes allemandes le 6 août 1944 à Lanmodez (Côtes-du-Nord ; Côtes d'Armor) ; marié ; civil.
Fils de Yves Kernivinen, laboureur et de Marie Le Bihan, filandière, épousa Jeanne Campion.
Le 6 août 1944, il fut de passage Lanmodez, venu rendre visite à sa soeur qui tient une exploitation agricole, demeurant à proximité du pont de Lézardrieux du côté de Plounez.
Il fut assassiné au Carpont en Lanmodez par des russes blancs, Adèle Le Guevel et Yves Le Berre subissent le même sort tragique.
LE BERRE Yves
Né le 14 octobre 1926 à Lanmodez (Côtes-du-Nord ; Côtes d'Armor) ; assassiné à bout portant par des russes blancs intégrés dans les troupes allemandes le 6 août 1944 à Lanmodez ; célibataire ; civil.
Le 6 août 1944, il fut assassiné au Carpont en Lanmodez par des russes blancs, Adèle Le Guevel et Jean-Baptiste Kernivinen subirent le même sort tragique.
LE GUEVEL Adèle Marie Joséphine épouse L'ANTHOEN
Née le 17 août 1887 à Lanmodez (Côtes-du-Nord ; Côtes d'Armor) ; assassiné à bout portant par des russes blancs intégrés dans les troupes allemandes le 6 août 1944 à Lanmodez ; mariée ; trois enfants ; civile.
Fille de Charles et d'Amelie Loas, mariée, trois enfants, demeurant au Croas-Hent en Lanmodez.
Le 6 août 1944, elle fut assassinée dans la cour de sa ferme au Croas-Hent par des russes blancs, Yves Le Berre et Jean-Baptiste Kernivinen subirent le même sort tragique.
L'ANTHOEN Yves
Né le 14 février 1927 à Lanmodez ; rescapé d'une tuerie ; il reçu dix balles dans le corps dont deux coups de grâce à la tête ; décédé en 2001 à Lanmodez ; civil.
Yves LE BERRE
Adèle LE GUEVEL épouse L'ANTHOEN
Yves L'ANTHOEN
Il m'arrivait lors de mes cours au lycée de parler de cette période avec mes élèves. Un jour je leur racontais cette histoire, l'un des élèves a pris la parole : "ce n'est pas possible qu'il ne soit pas mort avec 10 balles dans le corps". Un autre élève a pris la parole : "si c'est vrai, c'est mon grand-père". Il était tout content que j'évoquais cette histoire.
Serge TILLY